Installés en extérieur, c’est sous un soleil quasi estival que le débat a commencé. « Comment rester digne ? » Une question qui suscite interrogations, parfois gênes. Pourquoi ? « Qu’est-ce que la dignité ? » demandent les gens. « Quand on parle de dignité, ça me remue à l’intérieur. Je me sens privé de dignité tous les jours ».
C’est dans une ambiance bienveillante et redynamisante que les personnes ont échangé leurs points de vue et leurs regards sur leur vécu. Et c’est avec une liberté appréciée et une confiance mutuelle que les cœurs se sont ouverts : « Le regard des autres, familles, amis, entourage m’a parfois affecté mais, depuis, j’ai retrouvé ma dignité et la confiance en moi », « la dignité passe par le respect que nous avons pour nous-mêmes ET pour les autres ».
Cette soirée s’est conclue avec la perception de Jean-Antoine PUIG, professeur de philosophie du Lycée de la Plaine de l’Ain et animateur du Café Philo de la MJC, une fois par mois, accompagné d’Amélie.
Ce regard s’appuie sur deux auteurs :
Le philosophe Kant : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen », extrait des Fondements de la métaphysique des mœurs ;
Ou encore l’écrivain Primo Lévi, dans son livre Si c’est un homme, relatant une existence dans les camps d’Auschwitz en 1944 : « Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c’est la dernière : refuser notre consentement. »